Je suis dans ma maison de riches. Seule, bien. Sans les riches de ma maison de riches. Autour de moi, aucune limite. L'argent semble être une ressource naturelle renouvelable. La pièce est si grande que les murs n'existent plus. Des miroirs, face à face, inventent l'infini. Mon corps s'étire sur le plancher chauffant. J'ouvre mes bras à l'abondance. On sonne à la porte de ma maison de riches. Un sourire naît sur mes lèvres. J'adore la surprise d'ouvrir une porte sur l'inconnu. Je dois courir des kilomètres pour atteindre l'entrée. J'ouvre, je ris pour rien.
FLASH.
Je hais cet instant après un choc où l'on ne comprend rien de ce qui se produit. Mes yeux se ferment, éblouis, et je m'écroule malgré moi. L'homme et son air rigide entrent d'un pas rapide sans même m'accorder un regard. L'impuissance m'enrage encore plus que le feu qui brûle mes yeux. Mes paupières sont fermées mais voudraient l'être encore plus. J'entends l'homme marcher dans ma maison de riches. Il marche trop fort et partout, se promène de pièce en pièce, traîne son arme avec lui. Chaque flash de son appareil photo me donne un coup dans le ventre. Encore éblouis, mes yeux s'ouvrent et suivent l'homme. Je suis toujours un débris dans l'entrée de ma maison de riches, on me croirait sans vie. Je veux hurler. FLASH. L'homme pointe son appareil photo sur chaque objet. FLASH. Il profane tout ce qu'il trouve. FLASH. Chaque parcelle de ma maison de riches est prise en photo. FLASH. Il ne reste plus rien, plus rien que l'image sur la pellicule. L'homme prend une ultime photo. FLASH. Et sort en m'accrochant au passage, du même pas rapide, du même air rigide, toujours sans regard pour moi.
Étendue sur le plancher froid d'une maison vide et en ruines, je pleure tout ce que j'ai à pleurer.
Clara, 13 avril 09
Bon. Probablement. Probablement que ce n'est pas mon meilleur pour vous. Tant pis. Inspiration involontaire de môsieur Buteau, et d'un autre quelqu'un que je ne nommerai pas parce qu'il n'a pas le beau rôle dans l'histoire. Point.
mardi 14 avril 2009
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1 commentaire:
Bon, j'écrirai un commentaire sur le dernier texte lu, j'aurais écrit partout.
Mânne, j'te le dirai jamais assez, tu torches sur un ostie de temps.
Pis au delà de ça, te lire me fait du bien, et c'est l'important.
Bra, bra.
Bob
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